Notre histoire

LA MAISON DE TUNISIE, 68 ANNEES APRES. UNE COMMUNAUTE DE DESTIN.

Lorsque le bey de Tunis Mohamed Lamine Bey, signa le 30 décembre 1948 le décret fondant la Maison de Tunisie dans l’enceinte de la Cité Internationale Universitaire de Paris, il ne se douta guère que par cet acte, il inaugura une nouvelle page dans l’histoire des élites tunisiennes du savoir et dans l’histoire de la nouvelle nation indépendante en gestation. En effet, la Tunisie était encore sous le protectorat français, lorsqu’elle s’est engagée dans cette œuvre à dimension universelle.

Déjà quelques décennies avant cette date, plusieurs étaient les enfants de Tunisie qui ont effectué des séjours d’étude en France. Le plus illustre des Tunisiens était évidemment Habib Bourguiba, qui en 1925 était l’un des premiers résidents de la Cité Internationale du temps où il étudiait les sciences politiques à Paris.

Des générations d’étudiants tunisiens sont passés par la France, y ont fondé des associations dont la célèbre AEMNAF[1].

Mais à partir de 1953, année d’ouverture de la Maison de Tunisie, des dizaines d’étudiants, titulaires du Baccalauréat vont se succéder d’année en année pour se former sur les bancs des universités parisiennes et former par un mouvement cumulatif les nouvelles élites qui vont constituer les bâtisseurs du nouvel état et de la nouvelle société tunisienne indépendante.

Tout comme les précurseurs de la génération précédente qui ont dirigé le mouvement national de libération, les générations nouvelles de lettrés et de scientifiques vont doter la Tunisie des cadres scientifiques et techniques indispensables pour sa renaissance : médecins, ingénieurs, architectes, académiciens et artistes vont nourrir les institutions nouvelles dont la jeune université de Tunis de l’après indépendance.

Aujourd’hui, la Maison de Tunisie fête son 67ème. Anniversaire. De quoi être fier, surtout que le pari de construire le projet sociétal tunisien sur le savoir a non seulement confirmé sa justesse, mais que ce pari doit sans cesse se nourrir de l’ouverture sur le monde et de l’ambition de l’excellence.

Au même moment où nous fêtons cette commémoration, la Tunisie franchit une deuxième étape en s’apprêtant à inaugurer un second pavillon qui portera le nom de celui qui a été le premier à avoir résidé dans cette Cité : Habib Bourguiba.

Ce pavillon qui continuera le rôle de la première fondation en l’élargissant sera la preuve supplémentaire de l’inscription de la modernité tunisienne dans la durée et dans la persévérance.



Décret beylical du décembre 1948 ordonnant la donation dun fonds au bénéfice de lUniversité de Paris en vue de l’édification de la Maison de Tunisie.

(Archives Nationales de Tunisie)

Vue de la cité Internationale Universitaire lors de son inauguration en 1925.

 (Bibliothèque Nationale de France)

Née dans l’entre-deux-guerres, cette prestigieuse institution est le produit et la résultante de deux volontés convergentes dans une conjoncture politique favorable : une utopie ou un rêve humaniste nourri par des mécènes généreux à leur tête, un industriel lorrain, et une conviction profonde d’hommes politiques pacifistes et combatifs à leur tête André Honnorat, Ministre de l’Instruction publique au début des années 1920.

L’objectif était de doter Paris d’une cité universitaire à la mesure de son rang mondial de capitale de la culture, des arts et de la science, mais avec une vocation pacifiste active. L’idée de la rencontre et du dialogue des jeunesses du monde fut au fondement de son ambition de conjurer les guerres et les conflits dont l’effet destructeur a montré ses atrocités et la lourdeur des sacrifices des peuples.

En voulant construire une résidence universitaire de dimension internationale, l’ambition était de créer un espace de brassage où étudiants français et étrangers puissent loger et étudier dans de bonnes conditions, mais aussi apprendre à partager des valeurs communes de l’universalité et du vivre-ensemble.

Dès 1919, les mesures de déclassement d’un vaste terrain périphérique, constitué d’anciennes fortifications rendues caduques, furent entreprises et aboutirent en 1921 à l’affectation des terrains à cette œuvre mise sous la conduite de l’Université de Paris. Ainsi commença l’aventure de la nouvelle institution

Extrait du Journal Officiel Tunisien de décembre 1948, annonçant la naissance du projet de la Maison de Tunisie.

(Archives Nationales de Tunisie)

A MAISON DE TUNISIE : L’ACTE DE NAISSANCE

Par décret du 30 décembre 1948, le gouvernement tunisien approuve la donation à l’université de Paris du terrain acquis dans l’enceinte de la cité et d’un fonds destiné à la construction de la maison des étudiants.

« Le gouvernement Tunisien, désireux de s’associer à l’œuvre de rapprochement intellectuel et moral entre les jeunes élites de toutes les nations que constitue la cité universitaire de Paris, fait donation de :

  • Des constructions que le gouvernement tunisien s’engage à édifier dans l’enceinte de la cité universitaire, qui seront constituées par un immeuble de 125 chambres environ, toutes meublées, le tout évalué à 20 millions de francs et
  • De la somme de cinq millions de francs destinés à constituer les ressources nécessaires à l’exploitation…

Cette donation faite par le gouvernement tunisien à la Fondation nationale de la cité universitaire provient du budget de l’état tunisien, mais aussi d’un fonds de souscription ouvert aux donateurs particulier dans tout le territoire tunisien.

Acte dacceptation de la donation du terrain de la maison de tunisie par la direction de linstruction publique